330 GT Registry

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LA NOUVELLE FERRARI 330 GT

QUAND LA REINE FAIT
PATTE DE VELOURS !

Ce n’est pas de l'hypocrisie, mais de la diplomatie! Si la nouvelle Ferrari 330 GT velours, c’est parce qu’elle veut devenir la reine des voitures...

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Une merveille a aussi des défauts!

Oui, d’accord, les Ferrari sont merveilleuses ! Fantastiques coursières, rêves de fanatiques et jouets dorés pour vedettes de cinéma, elles sont les aristocrates de l’automobile... Aristocrates belliqueuses : leur blason frappé du cheval cabré a été forgé sur les circuits ! Mais c’est précisément dans cet aventureux pedigree que réside le défaut. Je m’explique... Quand je pilotai une Berlinette 250 GT sur le circuit sinueux du Nurburgring, je savais à quoi je m’exposais. Ce coupé biplace est une authentique machine de course qui fait payer ses formidables performances par un rugissement assourdissant, une suspension sévère et un emploi rigoureux du levier de vitesses. C’est normal. Mais quand je fis tourner la « 2 + 2 » du sympathique coureur Job Berger sur le circuit de Zolder, je trouvai ces exigences moins normales ! En effet, la Ferrari 2 + 2 se voulait véritable voiture de tourisme familiale et aurait dû en avoir les manières civilisées. Or son moteur est bruyant et rageur. Les innombrables chevaux se cantonnent dans les hauts régimes (240 CV à 7.000 tours-minute), et ils exigent de leur cavalier une surveillance attentive du compte-tours, ainsi qu’un emploi intelligent de la boite de vitesses.

Allez donc expliquer cela à un touriste ! A titre indicatif, cette Ferrari (munie du pont long donnant 31 km. aux 1.000 tours en quatrième) monte à 93 en première, à 131 en deuxième, à 176 en troisième et à 217 en quatrième. Avec le pont court (202 km./heure en quatrième), un overdrive peut être monté : il donne 22%, de vitesse en plus. Sur le circuit, j’appréciai l’impeccable tenue de route procurée par le robuste pont savamment guidé... Mais on ne peut pas dire que celui-ci soit particulièrement discret ! Enfin j’estimai qu’une aussi grosse et coûteuse voiture devrait se montrer plus hospitalière vis-à-vis de ses passagers arrière... Ah ! quand il lira ceci, le fervent Ferrariste qu’est Jojo Berger criera sans doute au sacrilège ! Mais ne convient-il pas de rester objectif, même quand on parle d’une reine ?

 

Le commandatore Enzo convoque la major Thompson.

D’ailleurs, Enzo Ferrari le savait fort bien. Sur le marché de la voiture de luxe à hautes performances, il se faisait durement contrer par les Maserati et les Aston-Martin, qui sont plus souples et plus confortables. Décidant de passer à la contre-attaque, le « Commandatore » appela l’Anglais Michael Parkes, un réputé pilote-essayeur qui surveilla l’étude de la Hillman Imp. Un bouillant commandatore faisant équipe avec un flegmatique major Thompson... Ça promettait de la « belle ouvrage » ! La preuve de cette inattendue conspiration naquit la nouvelle 330 GT, qui est vraiment la reine des voitures. Voici comment...
 

1. LE MOTEUR. — Extérieurement il ressemble toujours au célèbre V-12 de 2.953 cm³. Mais le nouveau V-12 a été profondément remanié, afin d’en faire un engin robuste, silencieux et puissant à bas régime. La cylindrée est portée à 3.967 cm³ et l’alimentation est confiée à trois carburateurs double corps Weber. Un arbre à cames en tête par groupe de six cylindres. Compression modérée 8,8 à 1. Ce magnifique moteur donne 300 CV DIN à 6.600 t./m. avec une discrétion de gentleman. Il est accouplé à une boite quatre vitesses super- synchronisées (silencieuse, elle aussi) complétée d’une cinquième overdrive. La première grimpe à 79 km.-h., la deuxième à 118, la troisième à 159, la quatrième à 200 et la cinquième overdrive à 245. En conduite normale, on quitte rarement les deux rapports supérieurs, ce qui explique que la consommation ne dépasse pas vingt litres.
 

2. LA SUSPENSION ARRIÈRE. — Le guidage compliqué et assez bruyant qui caractérisait la GTO et la Berlinette a été simplifié sur le 330 GT. Le pont est suspendu par deux ressorts à lames complétés (original, ça !) par deux ressorts à boudin qui entourent les amortisseurs télescopiques. Le guidage des mouvements est contrôlé par deux simples bras longitudinaux bénéficiant d’une bonne isolation acoustique.
 

3. LA CARROSSERIE. — Le châssis multitubulaire formant plate-forme a été légèrement allongé. L’empattement passe de 260 à 265 cm. et le poids de 1.280 à 1.380 kg. Ce n’est pas grand-chose... Mais cela a suffi au maître carrossier Pininfarina pour transformer l’ancienne 2 + 2 en une authentique quatre places ! L’habitacle est largement vitré, et la ligne (caractérisée par des doubles phares en amande et une ligne de ceinture basse rappelant un peu le style Corvair.. ou Alfa Romeo Bertone) est d’une rare beauté. Les sièges individuels moulent admirablement le corps, et l’ensemble est garni d’un cuir luxueux. Le tableau de bord, tendu de cuir noir et bordé d’épais bourrelets de sécurité, est impressionnant en plus d’une batterie complète d’instruments circulaires (noirs, eux aussi), on y trouvé une splendide installation de climatisation avec distributeurs d’air à volets orientables.

Le gros tunnel central porte le levier de vitesses enveloppé de sa « chemise » de cuir, ainsi qu’un cendrier. Les roues à rayons bloquées par papillons sont équipées de quatre freins à disques anglais Dunlop assistés par deux servo-mécanismes à dépression. La direction à vis sans fin est agrémentée du classique volant de bois à trois branches d’alu poli... Et au centre, évidemment, le légendaire cheval cabré vous rappelle que vous pilotez la reine des voitures ! Votre Majesté daignera-t-elle m’accorder un galop d’essai ?

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